Il s’agit « d’une substance ou d’un mélange de substances exogènes, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein d’une (sous)-population. »
Selon les réglementations européennes, pour être considéré comme un perturbateur endocrinien, une substance, naturelle ou synthétique, doit répondre à ces trois paramètres :
- Provoquer un effet indésirable
- Du fait d’un mécanisme d’action hormonal
- Le lien de causalité entre le mécanisme d’action et l’effet indésirable observé étant plausible.
Cette évaluation se fait sur la base de toutes les données disponibles.
Ainsi, à la différence d’une substance CMR, définie par l’effet indésirable qu’elle provoque (une tumeur maligne, une mutation génétique ou une toxicité de la fonction de reproduction), une substance perturbatrice endocrinienne, définie par le mécanisme d’action, ne sera avérée que si l’on identifie l’effet indésirable qu’elle provoque et le lien entre cet effet et son mécanisme d’action.
Dans le cas des cosmétiques, lorsqu’un ingrédient est mis en cause pour une potentielle toxicité, le comité scientifique pour la sécurité du consommateur (CSSC) est mandaté par la Commission européenne pour réaliser une évaluation de la sécurité sur la base de toutes les données existantes quel que soit le mécanisme d’action. L'effet perturbateur endocrinien est donc déjà pris en compte dans l'évaluation de la sécurité des ingrédients et du produit cosmétique.
En effet, le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) s'appuie sur l'ensemble de la littérature scientifique existante et peut demander, s'il le juge nécessaire, des données complémentaires. Après étude des effets indésirables et de l’ensemble des données de toxicologie, il rend ses conclusions sous forme d'un "avis" sur lequel la Commission européenne s'appuie pour faire évoluer la réglementation en conséquence. Les données des études in vitro permettant de détecter différentes activités hormonales sont examinées avec des données des études in vivo pertinentes pour la détection de la toxicité pour le développement et la reproduction ainsi que des informations sur l'exposition humaine résultant de l'utilisation de ces substances dans les produits cosmétiques. Le CSSC prend donc en compte les activités endocriniennes / hormonales si elles sont le point critique pour la sécurité de ces substances pour les consommateurs, y compris les groupes vulnérables tels que les enfants.
Plusieurs substances ont donc déjà été évaluées depuis plusieurs années par le CSSC quant à leur potentiel de perturbation endocrinienne, citons par exemple plusieurs parabènes, le triclosan, l’homosalate, la mélatonine…..